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Catégorie : Des livres à découvrir Page 2 of 4

Une vie de chat de Yves Navarre

une vie de chat

Une vie de chat est un roman écrit par un chat après sa mort.

Car Tiffauges est le matou choyé d’un écrivain, Abel.

Il nous raconte son existence, de tout petit chaton à l’âge adulte.

Ses amours avec les deux femelles que ramène son maître pour lui tenir compagnie. Son quotidien auprès de l’écrivain qu’il aide, à sa façon, en l’écoutant lire à voix haute des textes écrits dans la douleur ou en lui tenant compagnie près de la machine à écrire.

Une vie dorée certes, mais pas uniquement, car le minet d’un homme de lettres est aussi le compagnon fidèle de ses incertitudes, de ses doutes. En le côtoyant chaque jour, l’animal ne peut que ressentir le mal-être persistant de son maître. Aussi, quand l’un va mal, l’autre aussi ne va pas bien…

C’est un très beau roman, où l’auteur, Yves Navarre, se livre totalement. Un roman qui raconte la place à part que prennent les chats dans les vies de ceux qui les aiment et que rien ne remplace…

Enlivrée de Laurence Dionigi

enlivrée laurence dionigi

En voilà un roman déroutant !

Imaginez une femme qui se retrouverait enceinte d’un livre…

C’est ce qui arrive à Romane, l’héroïne de ce roman, qui va connaître les affres d’une grossesse pour le moins surprenante. Insomnies, nausées, vomissements de lettres, obsession pour un mot, envie irrépressible de lecture et d’écriture, tous les ingrédients sont réunis pour une gestation originale.

L’idée est assez loufoque, mais pas tant que ça, car pour celui qui écrit, son manuscrit est un peu comme son bébé. De là à penser que la gestation d’un livre est un peu comparable à celle d’un enfant, il n’y a qu’un pas !

Les hommes ne sont pas oubliés, ils sont juste atteints du virus de l’écriture…

Tous les petits clins d’œil à la littérature, comme les anagrammes d’écrivains connus, tel Jean-Paul Tresar, rendent ce conte loufoque, certes, mais plaisant à lire.

L’auteure, Laurence Dionigi, une niçoise, nous livre avec ce court roman, une jolie métaphore sur l’art de la création littéraire.

Récits cruels et sanglants durant la guerre des trois Henri de Jean d’Aillon

Recits-cruels-et-sanglants-durant-la-guerre-des-trois henri« Le capucin exorciste, Le faux-monnayeur bouilli tout vif, Mourir sur les chemins de Compostelle. »

Rien que les titres de ces trois courts récits nous laissent présager de la suite…

Le temps d’une lecture, on suit les traces d’Olivier Hauteville et Nicolas Poulain, héros d’autres romans de Jean d’Aillon, pour parcourir les chemins boueux d’une France ravagée par les guerres de Religion. Une France endoctrinée, inculte et de ce fait, facilement manipulable par le clergé.

C’est une véritable immersion dans une époque trouble, cruelle et sanglante. On y rencontre un « homme de Dieu » qui n’a guère de scrupules à faire accuser de sorcellerie une pauvre jeune fille innocente. On découvre que l’homme, assoiffé d’or, est prêt à utiliser les pires expédients pour s’emparer du métal précieux. Il peut même devenir une bête, un « loup garou », pour satisfaire ses bas instincts et terroriser une population trop crédule.

L’art de Jean d’Aillon consiste, à travers des intrigues bien ficelées, à nous faire découvrir ou redécouvrir un monde pour le moins barbare. Et toujours avec ce même souci du détail. Evidemment, les frissons sont garantis et en refermant le livre, on se dit que, finalement, notre époque a quand même quelques avantages…

Julie-Victoire, première bachelière de France de Gilles Laporte

julie victoire première bachelière de franceEn cette période de bachotage intense pour mon fils cadet (on peut toujours rêver !!! ) j’ai lu avec grand intérêt la biographie romanesque de Julie Victoire Daubié, la première femme bachelière de France.

L’auteur, Gilles LAPORTE, nous raconte avec beaucoup de sensibilité la vie de cette femme méconnue, issue d’une famille pauvre des Vosges, au dix-neuvième siècle.

Dans cette région, à cette époque, les femmes n’ont guère le choix, elles s’usent la santé à des travaux d’aiguilles des journées entières, pour un salaire de misère.

Julie Victoire va se battre toute sa vie pour faire évoluer les droits des femmes, mais aussi les conditions de travail pour tous dans les manufactures et ce, malgré l’opposition d’une partie de sa famille, qui ne comprend pas son besoin de sortir de sa condition.

En obtenant son baccalauréat, elle fera tomber des barrières, ce qui lui permettra ensuite d’être la première femme licenciée ès Lettres. Evidemment, cela ne va pas être un long fleuve tranquille, et elle ne cessera de se battre contre le monopole des hommes et la société bien-pensante.

Sous sa plume, de nombreux écrits vont naître, tel  « La femme pauvre au dix-neuvième siècle ». Des écrits qui toucheront bon nombre de gens, mais qui lui attireront pas mal d’ennuis aussi.

Enseignante, militante pacifique, journaliste, elle fera la connaissance de personnages influents de son époque, et jusqu’à sa mort, ne cessera d’écrire pour dénoncer les injustices, tout en restant une femme d’une grande générosité.

Un livre intemporel à mettre entre toutes les mains, et notamment celles qui passent le bac bientôt…

Une vie bouleversée d’Etty Hillesum

une vie bouleversée

De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l’homme alors qu’il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l’extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, « Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. », trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l’affirmation d’un altruisme absolu.

Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d’où elle envoie d’admirables lettres à ses amis d’Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

Etty Hillesum est née en 1914, il y a presque un siècle et pourtant, elle reste une jeune femme très proche de nous. Tout d’abord parce qu’elle était déjà, à sa manière, une femme libre qui entendait vivre comme elle le voulait. C’est bien pour cela que son journal ne peut que toucher, bien des années plus tard, bon nombre de femmes mais aussi des hommes.

Le grand rêve d’Etty était de devenir écrivain. Elle vivait par et pour les mots. Et son talent était indéniable. Que de belles choses eût-elle pu écrire si elle n’était pas morte si jeune. Encore un talent assassiné dans la fleur de l’âge.

Tout au long de cet ouvrage, on assiste à la lente transformation d’une jeune femme à la sensibilité exacerbée, qui oscille entre légèreté et angoisse, en une personne d’une bonté d’âme incroyable pour l’époque. Car jamais Etty ne va perdre foi en la race humaine, alors qu’elle est pourtant témoin privilégiée des pires atrocités que le monde ait connu. Est-ce sa foi grandissante qui l’amène à adopter cette attitude ? Probablement. Ou peut-être était-ce une manière de se protéger devant l’impensable ? De rester vivante pour témoigner de l’insoutenable.

En tout cas, la jeune femme nous donne une belle leçon d’humanité. Lire son journal et ses lettres nous ramène à l’essentiel, nous fait réfléchir intensément sur le sens de la vie, sur le pouvoir de croire en elle, encore et toujours.

La dernière phrase de son journal, résume parfaitement Etty Hillesum :

« On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. »

Cinquante nuances de Grey de E.L.James

cinquante nuances de greyEntraînée par une amie, je me suis dit qu’après tout, il était intéressant d’essayer de comprendre la raison qui pousse des milliers de femmes à se jeter sur ce fameux roman « Cinquante nuances de Grey ».

D’habitude, ce genre de livres n’est pas ma tasse de thé, je me suis donc plongée dans cette histoire avec un tantinet d’appréhensions, mais finalement au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que le côté hard dont certains parlaient était bien moindre que le contexte amoureux dans lequel évoluent les deux protagonistes de ce roman.

Anastasia, une jeune étudiante un peu niaise, il faut bien le dire, tombe sous le charme certain d’un jeune homme d’affaires richissime, qui cache sous sa perversité sexuelle des secrets douloureux bien enfouis. La raison de cette souffrance, qu’évidemment je ne révélerai pas pour ceux ou celles qui n’auraient pas lu le livre (il en reste ?) apparaît très tôt comme une évidence. Le sentiment amoureux tisse bien vite sa toile pour accueillir les ébats des deux jeunes gens. C’est tout bonnement d’une histoire d’amour un peu compliquée dont il s’agit.

Certes, ce n’est pas de la grande littérature. Mais ce n’est sûrement pas pour s’enrichir l’esprit que l’on ouvre ce genre de roman, alors restons indulgent. Ce livre a l’avantage de s’adresser à tout le monde et il est amusant de constater les réactions diverses qu’il peut susciter : jubilation, enthousiasme modérée ou tout simplement dégoût. Chacun voit midi à sa porte et c’est là tout l’intérêt de cet ouvrage.

Par contre, je ne le conseillerais pas à des adolescentes, à cause du contexte dominant-dominé, qui peut choquer des jeunes filles à l’aube de leur sexualité.

Hormis cela, comme les personnages sont malgré tout attachants, on a vite envie de connaître la suite.

La curiosité est un vilain défaut… ou pas.

Une Place à prendre de J.K.Rowling

place à prendre

Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre…

Comédie de mœurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige.

 

Avec ce roman, nous ne sommes plus dans l’univers magique d’Harry Potter, mais bel et bien dans la dure réalité de la société anglaise actuelle avec tous ses vices et travers.

J.K.Rowling emploie un ton volontairement corrosif, acerbe, sans pitié. Elle décrit dans le moindre détail l’univers de plusieurs familles vivant dans une petite bourgade, Pagford. Celle-ci en côtoie une autre, Yarvil, avec qui la tension est palpable, notamment à cause de la cité des Champs. Deux mondes très différents, forcés de cohabiter, et qui ne s’apprécient guère.

Étriqués dans leur petite vie soi-disant parfaite, certains ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et ne sont guère prêts à tendre la main.

C’est cette société repliée sur elle-même que nous décrit l’auteur de façon féroce.

Certains personnages si convenables et mielleux en apparence, se révèlent des êtres odieux avec leurs familles. D’autres cachent des secrets terribles ou bien un dégoût profond de leur propre vie.
L’auteur décrit toujours d’excellente façon, les adolescents. Leurs relations tendues avec leurs parents, leurs premiers émois, mais surtout, leur mal-être profond.

Certes, le ton cru et le langage peuvent choquer parfois, de même que certaines scènes violentes et cruelles, mais J.K.Rowling décrit des situations qui, malheureusement, existent et qui ne sont pas l’apanage de la seule bonne société anglaise. Elle aborde avec brio des thèmes récurrents comme la pauvreté, la drogue, l’alcoolisme, la violence conjugale, verbale ou physique ou tout simplement pour certains, la difficulté de vivre.

Une place à prendre est pour ma part, un très bon roman, sombre et dur, complètement différent de ce à quoi nous avait habitué l’auteur, et c’est justement ça qui en fait tout l’intérêt…

La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier

jeune fille à la perleAyant d’abord vu le film « La jeune fille à la perle » sorti en 2004 en France, je m’étais promise de lire un jour le livre dont il est tiré. En général, j’aime bien faire l’inverse, même si je suis souvent déçue par l’adaptation cinématographique d’un roman, à quelques rares exceptions près.

Au dix-septième siècle, à Delft, Griet, une toute jeune fille de seize ans, est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer.

La jeune femme entre alors dans l’univers austère d’une famille hollandaise. Elle se retrouve désormais dans le « Coin des papistes » ce qui n’est guère aisé pour elle, qui est protestante.

Griet devient alors une « servante » avec toutes les rudes tâches ménagères qui lui incombent. Elle s’occupe aussi des six enfants de Vermeer, et tente de s’accommoder des humeurs et jalousies des autres femmes de la maison, à savoir la femme du peintre, la belle-mère et la gouvernante. L’une des petites filles, Cornelia, qui déteste la jeune fille, lui donne du fil à retordre, et fera tout pour lui nuire.

Mais pour Griet, c’est avant tout une belle rencontre avec un monde qu’elle ne connaît pas. Celui de la peinture, avec ses codes, ses mystères, qu’elle apprend peu à peu à découvrir, à apprécier, au point de se retrouver l’assistante du mystérieux et troublant peintre Vermeer. Une relation ambigüe s’installe peu à peu entre la jeune femme et l’artiste. Relation qui, malheureusement, va causer la perte de Griet au sein de la maison.

C’est un monde fascinant dans lequel nous invite l’auteur, Tracy Chevalier. Son roman, qui est écrit à la première personne, nous fait ressentir à merveille, les émotions, les peurs, les désirs d’une jeune femme, qui se rend bien compte de sa condition de servante et qui en souffre.

C’est aussi l’occasion de pénétrer dans l’univers d’un peintre de cette époque, avec ses règles précises, mais aussi ses doutes constants.

Un roman peut-être aussi beau qu’un tableau…

La Perle du Sud par Linda Holeman

perle du sudAcheté un peu par hasard, ce livre m’a finalement bien plu, car il offre un agréable moment de lecture.

En 1930, une jeune américaine, avec qui la vie n’a pas été jusque là très tendre, part pour Marrakech. Sidonie veut retrouver Étienne, son amant, qui s’est enfui dans sa ville natale, à l’annonce de la grossesse de sa petite amie.

La jeune femme se retrouve dans une ville aussi fascinante que surprenante.

Puis elle va faire la connaissance de la sœur du jeune homme, Manon, une femme sournoise et manipulatrice, qui va lui mener la vie dure.

Sidonie se débat dans un monde mystérieux et coloré, pour tenter de découvrir quel  terrible secret de famille cachent le frère et la sœur.

L’histoire se révèle être finalement la quête initiatique d’une femme au cœur de l’Orient, avec de belles descriptions et de beaux sentiments.

Un roman qui invite au voyage…

Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé

mangez le si vous voulez de jean teuléJe dois reconnaître que je n’étais pas, de prime abord, vraiment emballée à l’idée de lire cette histoire, car elle relate un fait abominable s’étant produit en France au XIXème siècle. Mais comme on en a beaucoup parlé, je me suis laissée convaincre.

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin, se rend à la foire de Hautefaye, le village voisin. On sent tout de suite le gentil garçon, bien élevé, avec un bon fond, que tout le monde semble apprécier à sa juste valeur. Mais les choses dégénèrent soudain, sur quelques mots, mais surtout sur un malentendu. À partir de ce moment-là, démarre un hallucinant chemin de croix pour le jeune homme, dont l’issue ne peut-être que fatale.

Avec son style bien particulier, Jean Teulé nous entraîne, à grands renforts d’envolées lyriques, sur une route que l’on voudrait quitter, tellement la situation est absurde, abjecte.

Les pensées du pauvre jeune homme sont tellement décalées par rapport à une réalité sordide, les dialogues complètement loufoques, accentuant la démesure de cet acte inqualifiable et les scènes, d’un réalisme effroyable.

Il faut reconnaitre que l’auteur restitue parfaitement bien l’atmosphère malsaine de cette effroyable journée, avec une montée en puissance, étape par étape, d’une violence peu ordinaire.

A la lecture de ce roman, des questions se posent : comment l’être humain peut-il basculer dans l’horreur à ce point-là ? Comment de braves gens peuvent-ils se révéler des monstres sanguinaires ?

Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains…

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