Étant moi-même d’origine pied-noir, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre.
Avec une écriture toute en douceur puisée dans son cœur, Monique Massot-Escaravage nous entraîne sur les côtes d’Algérie en 1848 pour suivre le chemin d’une jeune Alsacienne, Justine, dont la vie n’a guère était plaisante jusqu’à présent. Cette dernière rencontre Clément un ouvrier parisien, alors qu’elle s’apprête à embarquer sans son mari, buveur invétéré.
Loin de ce que l’administration française avait promis, l’installation dans ce pays étranger ne se fera pas sans heurts. Une route semée d’embûches attend Justine.
Difficultés matérielles, incertitudes, peur, découragement ou persévérance, sont le lot de ces femmes et hommes à qui on avait prédit monts et merveilles.
Sous fond d’histoire romanesque, l’auteur nous dévoile la vérité sous toutes ses coutures.
Un très beau roman didactique, mais surtout enchanteur…
Ce roman est un roman épistolaire, c’est-à-dire un ensemble de lettres se succédant les unes aux autres, écrites par un homme « légèrement » désabusé par la vie. Malheureux en amour, financièrement dans le trou, en bref, sa vie est un enfer.
Loin d’être destinée à faire pleurer dans les chaumières, l’histoire nous fait monter les larmes aux yeux, certes, mais surtout parce que l’ensemble est d’une drôlerie incontestable. Ces lettres destinées aux organismes publics ou à différents personnages touchant de près ou de loin ce pauvre homme, sont empreintes d’un humour corrosif.
La société telle qu’elle est réellement est parfaitement décrite dans ce livre, et le ton employé de plus en plus virulent, de plus en plus amer. La dernière lettre par contre est particulièrement émouvante…
Stéphane Fatrov a écrit un roman qui fait rire, mais aussi réfléchir. Parce que n’importe qui peut se retrouver un jour avec pour seuls amis, cinq chats, un coq et un castor…
Cela pourrait faire peur, mais l’auteure nous raconte avec un certain humour l’histoire d’Annie Bolles, une jeune femme atteinte de cette maladie depuis cinq ans.
Lors d’une exposition, elle rencontre Joe, un photographe amateur.
Bien qu’elle soit à cet instant dans un fauteuil roulant – ce qui n’est pas toujours le cas, car c’est selon le bon vouloir de la maladie – c’est immédiatement le coup de foudre entre les deux jeunes gens. Tout irait pour le mieux, si Annie n’avait pas peur de l’amour.
En effet, comment condamner quelqu’un à subir sa propre maladie ? Comment le faire vivre au quotidien avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?
Malgré tout, ce roman est loin d’être larmoyant. C’est une plongée dans une maladie contraignante, déstabilisante, une plongée qui nous emporte sur les flots de l’espoir.
C’est cela la force de ce beau roman, car la vie est trop courte pour refuser d’aimer…
Avoir une maison de vacances est le rêve de beaucoup de gens.
Certes, mais est-ce vraiment de tout repos ?
Christiane Rancé analyse avec humour cet état de fait en nous invitant à passer quelques semaines avec elle, sa famille…et ses amis.
« On ne fait que passer » va être la clé pour des vacances réussies, mais pas pour la propriétaire, pour les autres. Les squatteurs, les envahisseurs, les radins, les opportunistes, tous ces gens qui n’oublient jamais votre numéro de téléphone quand il s’agit de vous laisser leurs enfants ou de passer une semaine les pieds en éventail au bord de la piscine.
Bref, un été de tout repos !
En refermant ce livre, nous n’aurons plus qu’une envie, retourner travailler…
En l’an 1315, dans la ville d’Amiens, une belle jeune femme, Margault, est l’épouse de Matthieu Esternay, maître imagier. Ce pourrait être le bonheur avec cet homme doux et attentionné, sauf que…
Alors notre héroïne se réfugie dans les livres. Mais lorsqu’on n’est pas heureuse en ménage, il suffit du regard un peu trop appuyé d’un beau ténébreux, pour faire basculer une vie jusque-là si bien rangée. A partir de ce moment fatidique, la jeune femme connaîtra l’enfer.
Répudiée, trahie par son propre père, elle trouve refuge auprès des ribaudes et sorcières, qui lui apprennent la science des poisons, mais pas seulement cela. Une plongée spectaculaire dans le Moyen Age et ses croyances, où l’on juge sans même écouter. Ou même un père peut condamner à la damnation sa propre enfant, pourtant si longtemps chérie.
Une époque où les pires atrocités sont commises sans états d’âmes. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour échapper à ses bourreaux et peut-être aussi une dose infime de chance…
« Église anglicane de Christchurch (Nouvelle-Zélande) recherche jeunes femmes honorables pour contracter mariage avec messieurs de notre paroisse bénéficiant tous d’une réputation irréprochable »
A Londres en 1852, Hélène, une jeune femme pauvre qui exerce le métier de préceptrice auprès de deux petits nobliaux, décide après mûres réflexions, de se lancer dans l’aventure. De toute manière, elle n’a rien à perdre et c’est le seul moyen si elle veut fonder une famille.
On lui propose d’accompagner des jeunes filles orphelines qui seront elles, livrées à la domesticité. Les voilà donc embarquées sur le bateau conduisant en Nouvelle-Zélande, terre inconnue pour beaucoup, le pays du nuage blanc. Pendant la traversée, Hélène fait la connaissance de Gwyneira, une aristocrate un peu rebelle, qui part épouser un magnat de la laine dans ce même pays. S’ensuivra une belle amitié qui durera. Mais ce qu’elles ne savent pas, c’est que leurs deux futurs maris sont tout simplement ennemis.
Tous les éléments sont réunis dans cette saga pour nous entrainer avec enthousiasme à la suite des aventures de ces deux jeunes femmes. Ni l’une ni l’autre ne vont avoir un destin facile.
Un roman un peu style La leçon de piano qui nous fait voyager à travers des paysages époustouflants où la vie est dure que l’on soit riche ou pas. Qui nous montre aussi qu’il fallait une bonne dose d’abnégation pour ces femmes désargentées ou pas, dans un monde de domination masculine…
Dans une famille, avons-nous tous la même mère ? La voyons-nous tous avec le même regard ?
Ce sont les questions fondamentales que pose ce livre.
L’histoire de quatre sœurs qui, lorsque Olga leur mère âgée se réfugie dans le mutisme à cause d’une grave maladie, se retrouvent confrontées à une terrible vérité selon laquelle personne n’a jamais eu la même mère…
Chaque fille replonge dans son enfance et revoit les circonstances qui ont fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui. Leurs yeux s’ouvrent enfin sur les non-dits, les malentendus, la complexité de la vie pour une femme élevant quasiment seule ses enfants. L’attachement sans bornes d’un grand-père russe, Micha, sans qui la vie aurait eu un goût encore plus fort d’amertume…
La voyageuse de nuit ne m’a pas déçue, comme toujours avec Françoise Chandernagor. Le récit alterne entre première et troisième personne, permettant de révéler la complexité des sentiments qui animent les différentes jeunes femmes.
Poésie, humour grinçant, émotion, sont les ingrédients pour une recette littéraire réussie, un livre où même la fin vous interpelle…
Franchement, pour tous les amoureux des chats, Dewey est une magnifique histoire.
Celle, véridique, d’un chaton trouvé par une matinée glaciale, dans la boite à retour de livres de la bibliothèque de Spencer, ville de l’Iowa aux Etats-Unis. Ce magnifique chat roux deviendra, pendant dix-neuf années, la mascotte de la bibliothèque.
Ce qui m’a beaucoup touché lors de l’achat du livre, c’est la ressemblance flagrante avec l’un de mes regrettés chats, Ulysse.
Vicki Myron, qui a travaillé pendant vingt-cinq ans dans cette bibliothèque, dont vingt en tant que directrice, raconte avec émotion la vie de tous les jours avec Dewey et tout ce qu’il a apporté, non pas uniquement au personnel de l’établissement qui l’adopta illico, mais aussi à tous les lecteurs ou simplement les visiteurs qui fréquentèrent les lieux à l’époque.
Le félin eut un impact important sur la ville, au moment où celle-ci traversait une très mauvaise période. Car « Dewey Readmore books », le bien nommé, aimait les gens et le leur faisait sentir. Il apportait du bonheur, du réconfort à des personnes qui en avaient besoin, comme sait si bien le faire un chat.
Accueillant Vicki Myron d’un signe de la patte chaque matin, il devint rapidement une figure emblématique de la bibliothèque et de sa ville, mais pas seulement, car il fut vite connu dans tout les Etats-Unis et même au-delà. Des Japonais n’hésitèrent pas à faire le long voyage jusqu’à Spencer pour un reportage de quelques minutes sur le petit félin.
Bien que Dewey ne fut pas le chat d’une seule personne, Vicki resta dans son cœur la toute première, celle sur qui se posèrent ses grands yeux de chaton apeuré, un matin d’hiver particulièrement rude comme souvent dans l’Iowa.
Dans ce livre, c’est l’histoire de Dewey que l’on découvre, mais aussi celle d’une femme attachante au quotidien parfois difficile, et celle d’une petite ville des Etats-Unis, dont la destinée fut changée par un simple matou.
A la fin, je n’ai évidemment pu retenir mes larmes, car cela nous ramène au destin de nos propres chats, dont l’un des miens vient de fêter ses dix-sept ans.
Une lecture que je recommande donc, à ceux qui aiment les bibliothèques et les chachous…
Je ne connaissais aucune œuvre de cet auteur – on ne peut pas tout lire, le temps n’étant pas extensible, sans parler du porte-monnaie – et j’avais un peu peur du côté « best seller » qui n’est pas forcément signe de bon roman. Mais en fait, je l’ai bien aimé.
Dans « J’aurais préféré vivre », Thierry Cohen aborde le sujet du suicide, dans un contexte surréaliste qui certes, pourrait paraître tiré par les cheveux, mais qui finalement nous offre une belle réflexion sur le sens profond de la vie.
Jérémy, un jeune homme de vingt ans, décide de se donner la mort le jour même de son anniversaire, car la femme qu’il aime depuis toujours, vient de lui avouer qu’elle ne pourra jamais avoir de sentiments amoureux pour lui.
Un an plus tard, à la même date, il se réveille auprès d’elle. Elle lui révèle que l’acte manqué du jeune homme a fait ressortir des sentiments enfouis au plus profond de son cœur. Si Jérémy est heureux de ce dénouement, une année entière s’est déroulée sans qu’il s’en soit rendu compte. Une amnésie partielle qui le déroute.
Malheureusement, il n’est pas au bout de ses surprises, car en l’espace de quelques jours, il va se réveiller à chaque date anniversaire et vieillir sans que rien ne puisse entraver le processus. Plus effrayant encore, l’homme qui vit dans son corps le reste du temps est son opposé, un être qui cause le malheur autour de lui.
C’est un livre qui se lit très vite, tellement l’histoire est prenante. Certes, je n’ai pas été réellement surprise à la fin, mais je trouve qu’il y a matière à réflexion dans ce roman. Si le suicide est un acte solitaire, il entraîne des conséquences bien au-delà de la personne concernée, et c’est ce qu’il faut retenir de cette histoire joliment contée par l’auteur.
Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entreprise anglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien. Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps ; Odile, la cuisinière et son caractère aussi explosif que ses petits secrets ; Manon, jeune femme de ménage perdue ; Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer…
Tout laisser sur un coup de tête, qui n’en a pas rêvé ?
Il faut beaucoup d’abnégation pour accepter de ne plus être quelqu’un d’important. A 66 ans Andrew Blake décide de se remettre en question, car sa vie ne lui convient plus et l’amertume le guette. Situation absurde que de quitter sa casquette de directeur pour celle de majordome ? Pas forcément… Car l’homme va retrouver de vraies valeurs : l’envie et la joie de faire quelque chose de bien pour autrui. Cela créera évidemment un effet boule de neige.
Complètement cramé est un roman drôle et rafraîchissant. La couverture est vraiment sympa, interpellant au premier coup d’œil ceux qui, comme moi, aiment les chats.
Les petites anecdotes sur les différences culturelles entre anglais et français sont amusantes. Même le chat Méphisto devient un personnage à part entière. Que cache-t-il derrière son beau pelage ? Mystère…
Des situations cocasses, des petites leçons de vie, font du roman de Gilles Legardinier, un cocktail de bonne humeur à consommer sans modération, les pieds dans l’eau ou allongé(e) sous un arbre…