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Étiquette : auteur auto-édité

Un taxi pour Khamût Khan de Anto Sass

Un taxi pour Khamût Khan

Voici un taxi qui, pour une fois, ne vous fait pas regretter de l’avoir pris…

Une simple course et nous voilà en train de voyager à travers la planète en passant par des endroits connus ou carrément inconnus, comme Ekaterinbourg en Russie.

Si vous aimez les James Bond, alors vous allez être servis. Humour so british, aventures, jolies filles, sans oublier les belles voitures, un cocktail détonnant pour ce roman, premier tome d’une trilogie, qui se lit d’une traite un peu comme un verre de vodka.

Style impeccable de l’auteur,  suspens en cascade de mots tenant en haleine  jusqu’à la fin, on verrait bien son histoire se dérouler sur grand-écran.

Bref, à nous aussi Iouri manque déjà comme au  héros de ce livre…

Un taxi pour Khamût Khan

Interview de l’écrivain Patrick Ferrer

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Bonjour à tous,

C’est avec un grand plaisir que j’accueille aujourd’hui Patrick Ferrer, écrivain talentueux ayant à son actif de nombreux romans.

 

Bonjour Patrick, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

  • Oui, bien sûr. J’ai cinquante-huit ans et je peux dire que j’ai toujours évolué dans l’univers du livre, d’une façon ou d’une autre. J’ai abandonné l’école traditionnelle avant le Bac et me suis instruit à l’école de la vie. J’ai été bouquiniste sur les quais de la Seine, travaillé en librairie, et puis chez un éditeur étranger où j’ai eu l’occasion d’acquérir une précieuse expérience dans le marketing. J’ai toujours aimé écrire et mes collègues me confiaient systématiquement les travaux de copywriting parce que c’était mon point fort. Quand j’ai quitté l’édition, je me suis lancé dans l’écriture romanesque pour mon propre compte, un rêve que j’entretenais depuis toujours et qui relie mes deux passions.

Avez-vous un métier en dehors de l’écriture et si oui, est-ce difficile de concilier les deux ? Combien de temps consacrez-vous en moyenne à vos écrits ?

  • Oui, j’ai un boulot alimentaire qui ne me prend pas trop la tête et je me suis organisé pour consacrer un maximum de temps à l’écriture. Ce n’est pas toujours facile, quand on rentre crevé le soir à la maison, mais je m’efforce de consacrer une quinzaine d’heures par semaine à l’écriture pure. Plus à peu près autant d’heures à la promotion de mes œuvres et à participer à la communauté des auteurs indépendants.

Avez-vous des petits rituels lorsque vous écrivez ?

  • J’ai besoin de calme essentiellement. J’écris deux, trois heures d’affilée, après quoi je fais un truc pour me détendre. J’aime bien sortir et marcher dans un environnement serein pour éliminer la « crasse mentale » qui peut s’accumuler lorsque j’écris des trucs assez durs (la plupart de mes sujets d’écriture remuent des trucs assez angoissants) mais, habitant Paris, ce n’est pas toujours facile. Quand je bloque totalement et que je ne peux plus écrire, je m’évade quelques jours à la campagne pour recharger mes batteries.

Vos livres sont des thrillers, des romans noirs, comment vous est venue l’idée du premier et pourquoi ce style ?

  • En fait, j’écris dans différents genres. Science-fiction, Fantastique, Western, Horreur, Aventure et Policier/Espionnage. Il y en aura d’autres. Je pense qu’un auteur, ou tout artiste, doit être capable de maîtriser tous les instruments de son art. Le polar est le seul genre où j’ai été capable d’écrire un long roman alors que pour les autres, je suis plus à l’aise au format court. Pour mon premier roman, je n’avais pas de style préconçu au départ, je voulais simplement écrire une histoire et j’ai eu l’idée d’un flic émérite qui tombe amoureux de la suspecte et dont la vie va être détruite à cause de cela. Mon héros devait mourir à la fin. Bien sûr, mon personnage n’était pas d’accord et nous avons fini par faire un compromis qui nous satisfaisait tous les deux.

Mon style est assez noir parce que j’essaie de traiter de sujets qui me semblent importants pour la survie de l’humanité et de cette planète. J’aime m’attaquer aux abus de pouvoir, à l’injustice, à la discrimination, à tout ce qui peut constituer la folie des hommes et promouvoir les idées de justice, de tolérance, de compréhension et de solidarité entre les êtres de toute nation, race, voire espèce. Pour moi, avant de se défaire du mal qui nous ronge, il faut pouvoir le confronter, le regarder en face. Je considère que c’est mon boulot, en tant qu’écrivain, de dénoncer cela et promouvoir de nouvelles valeurs et idées. Car ce sont les idées qui changent le monde et l’écrivain a un rôle déterminant dans cela.

Votre thriller « Le baiser de Pandore » premier d’une trilogie, a reçu le Prix du roman numérique Monbestseller, qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

  • Honnêtement, les prix, tout ça, ça me fait plaisir, bien sûr, mais ce n’est pas pour cela que j’écris. En fait, mes plus grandes fiertés, ce qui me touche réellement, ce sont les réactions positives des lecteurs. Je crois qu’il n’y a pas de plus grande récompense qu’une personne lambda qui vous dit : « Moi qui ne suis pas fan de polars, je reste sans voix… je viens de découvrir qu’un auteur de roman noir pouvait aussi être subtil, écrire avec grâce et intelligence. Vous remettez mes a priori en cause et je vous en remercie ! » Ce genre de truc n’a pas de prix.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées pour l’écriture de vos romans ? Et combien de temps en général mettez-vous pour les écrire ?

  • Mon premier roman a été très long à écrire. D’abord parce que c’est un pavé de 950 pages (après avoir écumé une centaine de pages en trop environ), parce qu’il traite d’événements historiques pour lesquels j’ai dû faire pas mal de recherche et parce que c’était également un apprentissage et que j’ai écrit huit versions différentes du roman. Tout ça prend beaucoup de temps, des années en fait. Par opposition, j’écris mes nouvelles en deux, trois jours max. Une de mes nouvelles la plus populaire, « La rouille », a été écrite en une après-midi. Je ne pense pas qu’on puisse quantifier cela précisément, ça dépend de la complexité du sujet.

La difficulté principale est de trouver le temps d’écrire. J’ai suffisamment d’idées pour écrire en continu pendant des années mais le temps est le grand ennemi.

Avez-vous tenté le chemin de l’édition traditionnelle? Pourquoi le choix de l’auto-édition ?

  • Oui. J’avoue que j’étais naïf, même ayant bossé plus de vingt ans dans l’édition. J’ai écrit mon premier roman, « Le baiser de Pandore » sans me soucier du marché ou des impératifs éditoriaux et quand je me suis pointé chez les éditeurs avec un manuscrit de plus d’un million de signes… J’ai claqué un fric fou en impression de manuscrits et en envois sans aucun résultat. Alors, j’ai décidé de diffuser gratuitement une moitié du manuscrit sur des sites de lecture comme MonBestseller et YouScribe. Et, à ma grande surprise, « Le baiser » a décollé dans les classements, les lecteurs ont aimé et l’ont fait savoir. Finalement, grâce à ce modeste succès, j’ai eu des contacts avec deux éditeurs parisiens qui avaient aimé mon manuscrit mais leurs demandes (sans doute justifiées) quant aux changements à effectuer pour le rendre publiable (principalement le réduire de moitié) étaient au-dessus de mes forces. Il aurait fallu tout réécrire. J’avais accouché d’un enfant sans doute difforme mais je ne me sentais ni le courage, ni l’envie de le renier.

À l’origine, j’avais une idée préconçue de l’autoédition qui s’est avérée fausse. Pour moi, seule l’édition traditionnelle pouvait donner de la légitimité à un auteur. S’auto-publier, c’était l’équivalent de ce que les Anglais appellent du ‘vanity publishing’, l’édition de vanité. J’avais tort. La légitimité, elle vient de vos lecteurs. Ce sont eux qui décident si vous êtes un auteur ou pas. Pas l’éditeur, pas les critiques. Les lecteurs. Et l’autoédition est le test le plus probant et le plus difficile de cette conquête. Parce que vous êtes seul face au lecteur et qu’il vous faut le séduire sans autre artifice que votre livre.

Je travaillais donc, suite à mon premier échec avec les éditeurs, sur deux autres romans beaucoup plus courts et publiais des nouvelles ici et là lorsque j’ai découvert par hasard qu’un auteur indépendant, Jean Philippe Touzeau, délivrait un séminaire gratuit en 22 vidéos sur comment s’auto-publier avec succès. J’ai suivi la série avec un intérêt croissant et, arrivé à la fin, j’avais toutes les cartes en main pour me lancer dans l’auto édition. Suivant les conseils de JP, j’ai cassé mon roman en trois parties d’environ 300 pages chacune, j’en ai réécrit une partie pour en faire trois tomes distincts et je me suis lancé avec le premier tome publié sur Amazon en novembre 2014. Au même moment, un micro-éditeur de SF m’a proposé de publier deux de mes nouvelles et j’étais lancé.

Je dois dire que je ne regrette pas ce choix. Aujourd’hui, j’ai vendu plus d’exemplaires de mon roman que j’aurais pu espérer en vendre avec l’édition traditionnelle, mes trois tomes sont placés depuis des mois dans le top 20 des Thrillers d’espionnage et chipent régulièrement la première place à Millénium ou Ken Follett et je peux envisager un jour de vivre de mes ventes si elles continuent à croître de la sorte.

On vous dit le digne héritier de Fred Vargas, cet auteur a-t-il été une référence pour vous ? Avez-vous d’autres écrivains fétiches ?

  • En fait, ayant vécu longtemps à l’étranger avant de me lancer dans l’écriture, mes influences sont plutôt cosmopolites. Je ne connaissais pas Vargas (ses fans, j’espère, me le pardonneront) avant que certains lecteurs ne soulignent nos points communs. Mais c’est flatteur, même si nous écrivons sur des sujets assez différents. Je suppose que c’est l’atmosphère et les références historiques du roman qui donne cette impression.Sinon, j’ai lu et lis énormément dans des genres très différents. Les livres que je conserve précieusement dans ma bibliothèque sont les œuvres de Vian, les premiers romans de H. Murakami (avant qu’il soit connu) et les écrits des surréalistes, mais dans les étagères du bas, on trouve de tout : des écrits moyenâgeux, du polar chinois, de la SF russe, du roman français (Tournier, Modiano, Houellebecq) des contes, légendes et mythologies de tous les pays, des livres d’espionnage de John le Carré, Len Deighton et Martin Cruz Smith. J’ai lu énormément de SF, Asimov, van Vogt, Bradbury, Clarke, Heinlein, Sturgeon, K. Dick, Farmer, Gibson. Je suppose que tout ce qu’on a lu vous imprègne d’une certaine manière donc si vous pouvez imaginer un pot-pourri de tout ça…

Etant déjà connu comme auteur avez-vous des contacts avec vos lecteurs ? Sinon, l’envisagez-vous ?

  • Ce ne sont pas tant des contacts avec les lecteurs que des gens qui partagent la même passion. Le contact avec les lecteurs se limite souvent à « J’ai beaucoup aimé, quand sort le prochain ? » ou « en avez-vous publié d’autres ? » et je pense que c’est bien. Ce que j’ai à dire, je le mets dans mes livres. Les gens les lisent et occasionnellement me mettent un commentaire ou m’envoie un encouragement ou un remerciement ou une critique salée. L’échange s’arrête là. Je crois que c’est parfait comme ça.

À côté de cela, j’ai des messages de lecteurs qui sont aspirant auteurs eux-mêmes, ou travaillent dans le milieu ou tiennent un blog et nos contacts donnent lieu à des échanges. Par exemple une lectrice m’a signalé des anomalies dans mes livres et depuis elle fait office de première correctrice. Ce sont toujours des échanges, des conseils, des avis constructifs qui font partie de mon travail et l’enrichissent.

Avez-vous un autre livre en préparation, un tome 4 pour « Le baiser de Pandore » ou d’autres projets ?

  • Oui, j’ai deux autres romans en cours d’écriture, et j’écris régulièrement des nouvelles pour des anthologies, des magazines ou des webzines dont je prévois de publier prochainement un recueil qui sera plutôt SF/Fantastique. La saga du Baiser de Pandore est terminée pour l’instant et l’intégrale en un volume sera auto-publiée prochainement. Il y a certains personnages qui pourrait être développés dans des histoires ultérieures, pourquoi pas, j’ai encore plein de matériel que je n’ai pas utilisé pour le « final cut » mais pour l’instant j’ai envie d’explorer d’autres univers.

Il est également possible que je m’associe avec un éditeur mainstream pour sortir une série, qui m’obligerait à travailler un autre style d’écriture, à épisodes. J’ai fait un premier essai avec le Quotidien du Médecin pour lequel j’ai pondu une petite série policière centrée autour d’une jeune légiste et c’est assez facile à faire. Ça ne m’a pris que quelques jours à écrire et ça paie bien donc ça me permet de financer d’autres projets.

Avez-vous un site internet ou un blog ?

  • Oui, j’ai un blog à www.mezaventures.com où les lecteurs peuvent lire gratuitement mes nouvelles et des extraits de mes livres. Mais c’est encore en chantier, faut porter le casque pour s’y aventurer.

Si je vous demande quel serait votre plus beau rêve (allez deux ou trois si vous voulez) lequel serait-il ?

  • Mon véritable rêve serait que tous ensemble nous créions une civilisation humaine basée sur l’intelligence et le respect de l’autre et de notre environnement. C’est d’autant plus rageant que c’est parfaitement possible si l’humanité commençait à s’attaquer aux vrais problèmes qu’elle doit confronter pour survivre et prospérer, au lieu de jouer le jeu des intérêts d’une minorité qui n’ont aucun égard pour la vie humaine, pour la planète, sa faune et sa flore. Nous laissons des fous furieux nous diriger et nous plaignons que le monde soit devenu un enfer. Chacun d’entre nous joue un rôle, si minime soit-il, pour injecter de la raison dans notre civilisation et en éliminer la folie. Si mes écrits peuvent contribuer à cela, je serai le plus heureux des hommes.

 

Un grand merci à Patrick pour avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Je vous invite à consulter son blog cité plus haut, vous pourrez y trouver des petits bijoux de littérature.

Et surtout n’hésitez pas à vous procurer ses livres :

Livres de Patrick Ferrer

Lucie Acamas et les Compagnons de l’Ordre Vert de Guy Morant

lucie acamas

Lucie Acamas, une jeune fille simple et humble, se retrouve un jour confrontée à des événements qui vont lui donner du fil à retordre. Armée de son courage et de sa faculté à contrôler l’ousia (dont je ne vous dirais rien de plus), elle se voit contrainte de plonger tête la première dans l’aventure.

Ce roman se lit d’une traite car l’on se demande comment l’héroïne va bien pouvoir se sortir de ces situations critiques.

Nos adolescents peuvent se mettre sans problème à la place d’une Lucie aux belles valeurs morales, doutant sur son avenir comme beaucoup, mais n’hésitant pourtant pas à se remettre en question.

L’auteur nous offre une jolie histoire, pour petits et grands, très bien écrite, dans un style accessible au plus grand nombre.

D’autres Tomes suivent ce premier épisode que je prendrai certainement plaisir à lire prochainement.

Car à mon avis Lucie Acamas nous réserve bien d’autres surprises…

Lucie Acamas et les Compagnons de L’Ordre Vert

Dernier avertissement avant saisie ! de Stéphane Fatrov

Dernier avertissement avant saisie

Ce roman est un roman épistolaire, c’est-à-dire un ensemble de lettres se succédant les unes aux autres, écrites par un homme « légèrement » désabusé par la vie. Malheureux en amour, financièrement dans le trou, en bref, sa vie est un enfer.

Loin d’être destinée à faire pleurer dans les chaumières, l’histoire nous fait monter les larmes aux yeux, certes, mais surtout parce que l’ensemble est d’une drôlerie incontestable. Ces lettres destinées aux organismes publics ou à différents personnages touchant de près ou de loin ce pauvre homme, sont empreintes d’un humour corrosif.

La société telle qu’elle est réellement est parfaitement décrite dans ce livre, et le ton employé de plus en plus virulent, de plus en plus amer.  La dernière lettre par contre est particulièrement émouvante…

Stéphane Fatrov a écrit un roman qui fait rire, mais aussi réfléchir. Parce que n’importe qui peut se retrouver un jour avec pour seuls amis, cinq chats, un coq et un castor…

Dernier avertissement avant saisie !

Les joyaux élitiques de Paul Blanchot

Les Joyaux élitiques

Je n’ai pas lu un roman, j’ai vu un film sur grand écran.

L’auteur, Paul Blanchot, nous emmène dans un univers peuplé d’Élites, d’hom’mis, d’auroks (pas gentils) de nibels sur les Landes d’AdélaÏ.

On suit avec plaisir Oganquin, homme simple mais courageux, accompagné de Brethelyr élite valeureux, qui vont tous deux sillonner les royaumes pour recruter des combattants, afin de vaincre le sorcier Cimeriés, son armée d’auroks et son dragon Ablaz.

Un zest du seigneur des anneaux, un soupçon de game of thrones (sans le sexe), nous offrent un cocktail détonnant pour un roman que mon dernier fils avait hâte de me piquer vu mes commentaires enthousiastes.

Franchement, et ce n’est pas parce que l’auteur est niçois comme moi, n’hésitez pas à vous immerger dans cet univers fantasmagorique, vous ne regretterez pas le voyage…

Les joyaux elitiques

Interview de l’auteur Robert Dorazi

robert dorazi

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Robert Dorazi, auteur de talent lui-aussi auto-édité, qui a bien voulu répondre à mes questions indiscrètes ! 

  • Robert, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Robert Dorazi, et je suis né dans les années soixante, un peu avant que l’homme ne marche sur la Lune pour la première fois. J’ai fait toutes mes études de biologie à Nancy avant de partir plusieurs années pour le Royaume Uni (j’ai eu, entre autre, la chance de vivre plusieurs années à Edimbourg, une ville magnifique) et les USA (où j’ai malheureusement assisté en direct aux attentats du 11 septembre depuis la cour de l’université de médecine et de dentisterie à Newark.) Je suis revenu en France depuis quelques années. Je n’ai pas d’enfants mais beaucoup de neveux, de nièces et même quelques petites nièces. Aussi je fais souvent du baby sitting. J’ai commencé à télécharger mes ebooks il y a un an et demi environ. 

  • Avez-vous un métier en dehors de l’écriture et si oui, est-il difficile de concilier les deux?

Jusqu’en novembre 2011 je travaillais en effet. J’avais fait des études universitaires avant de partir travailler au Royaume Uni puis aux USA pendant presque douze ans comme chercheur postdoctoral. Ensuite je me suis retrouvé sans emploi. Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est en ce moment qu’écrire est le plus difficile. On pense souvent qu’être sans emploi permet d’avoir tout son temps libre pour ses hobbies. Ce n’est pas vrai pour moi. Je n’avais donc aucun problème à concilier mon travail et l’écriture. J’ai eu un peu plus de problème à concilier chômage et écriture. Cela dit, je continue à allumer mon ordinateur pour y coucher mon prochain roman.

  • Combien de temps consacrez-vous en moyenne à l’écriture ?

C’est vraiment très variable. Je n’ai jamais pu m’installer à côté d’une pendule et à me dire : je vais écrire deux heures puis j’arrête. Lorsque j’écris, cela peut aussi bien durer dix minutes ou trois heures sans que je ne lève la tête. Peut-être que si un jour je peux vivre de mes livres alors je m’astreindrai une discipline. En attendant, je fais avec les moyens du bord. De toute façon je crois qu’il en va de l’écriture comme du reste. On peut, le lundi, passer trois heures à écrire dix pages qui n’auront aucun intérêt et qu’on effacera le mardi, et puis passer trente minutes sur deux pages le mercredi, qui se trouveront être deux pages absolument essentielles à un roman.

  • Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la plume?

C’est très difficile à dire puisqu’il me semble que j’ai “pris la plume” dès que j’ai su écrire suffisamment bien pour imaginer une histoire et la mettre sur papier. Je devais avoir huit ou dix ans. Le premier texte consistant dont je me souviens date du collège. Il s‘agissait d’une petite nouvelle d’horreur avec une statuette démoniaque. Je crois que j’avais tout simplement eu envie d’écrire un petit scénario de film comme j’en voyais au cinéma ou à la télévision à cette époque (on parle des années soixante-dix.) Donc je pourrais dire, d’une manière assez banale, que ce qui m’a poussé à écrire c’est la volonté de beaucoup de gens d’essayer d’échapper au quotidien, aux lois de la physique et la biologie, et de se projeter hors du temps et de notre vie qui passe.

  • Comment vous est venue l’idée de votre premier roman ?

Mon premier roman est donc intitulé Martin Contremage et le Vol de l’Albatros. C’est un roman jeunesse dont j’ai commencé l’écriture en 2002 alors que je finissais un contrat de recherche à Newark, dans la le Jersey. C’était une sorte de pari avec moi-même. Je voulais savoir si je pouvais inventer un univers où la magie serait présente et qui pourtant serait un univers complètement différent de celui des romans de magies qu’on pouvait lire à l’époque, et en premier lieu, bien sûr, la saga d’Harry Potter. Aussi j’ai immédiatement pensé que je n’avais jamais vraiment lu ou entendu parler d’un roman jeunesse se déroulant dans un village apparemment normal mais où certains êtres particuliers créeraient les instruments magiques que les sorciers utilisent. Il allait de soi que ces êtres ne seraient en aucun cas des sorciers eux-mêmes, mais auraient pourtant les talents nécessaires pour construire ces instruments. C’est évidemment une parabole parlant des métiers de l’artisanat. Tout jeune enfant, mes parents m’avaient emmené en Calabre où je suis tombé devant un souffleur de verre qui prit un petit bloc de verre teinté, le fit rougir à la flamme puis en quelques mouvements vifs et précis le modela pour en faire une biche gracieuse. Je me souviens avoir été émerveillé ! J’ai toujours cette biche après plus de quarante ans. Pour moi c’était de la vraie magie. J’ai décidé d’en faire un livre.

  • Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées pour l’écriture de vos romans ?

Là encore, chaque livre présente probablement un challenge différent. Pour Martin Contremage, il me fallait tout inventer puisqu’il s’agissait de décrire un village totalement imaginaire et différent de tout ce que je pouvais voir par la fenêtre. Je suis assez content de moi en ce qui concerne les personnages, surtout de ceux qui sont vraiment différents des hommes ou des femmes de notre monde. En revanche, je devais rester dans des limites car je ne voulais pas du tout écrire un livre d’Heroic Fantasy. Et surtout je devais laisser des portes ouvertes puisque Martin Contremage est une série qui devrait comporter sept tomes, sept comme les sept catégories d’instruments magiques ! Pour mon second roman, qui regroupe les cinq aventures d’Hiver Minimus, tout a été très simple. Ce n’était pas véritablement un roman et il n’y avait pas de chapitres. Je n’ai fait aucun plan et j’ai pratiquement écrit chaque histoire en une seule traite. Mon quatrième roman, celui que j’écris en ce moment, nécessite un peu plus de préparation et c’est un livre pour les adultes, bien ancré dans la réalité. C’est plus difficile pour moi de rester dans la réalité. Et ce roman nécessite un plan logique. Je passe bien sûr sur les fautes d’orthographe et de grammaires qui ne sont pas mes points forts.

  • Pourquoi ce style de romans?

J’ai commencé à écrire des romans pour les plus jeunes parce que je pense que c’est à eux qu’il faut donner envie de lire en premier lieu. Les enfants lisent de moins en moins pour des raisons diverses, aussi faut-il leur donner envie d’ouvrir un livre, que ce livre soit fait de papier ou d’encre électronique. Lorsque j’étais plus jeune j’aimais beaucoup une série de petits périodiques dont le titre était « Si tout m’était conté » et qui étaient remplis d’histoires fantastiques, de héros imaginaires ou historiques, de légendes. J’adorais ces mondes différents. Alors j’ai naturellement opté pour l’imaginaire quand j’ai commencé à écrire. Les plus jeunes ont un esprit très concret, très visuel. Je crois qu’ils/elles doivent pouvoir lire une page et imaginer facilement la scène dans leur tête. C’est ce que j’ai voulu faire avec Martin Contremage et Hiver Minimus. Ces deux romans sont très graphiques.

  • Combien de temps pour écrire le mot « fin » à la dernière page ?

Pour terminer Martin Contremage il m’a fallu cinq ans. Mais c’est surtout parce que j’écrivais peu, et que je devais constamment penser aux tomes suivants. Je devais semer quelques indices dans le premier tome qui seraient repris dans les tomes suivants. J’ai donc commencé à écrire le tome 2 alors que le tome 1 n’était pas terminé. En revanche, pour Hiver Minimus, chaque histoire a « coulé hors de mon stylo » en un mois à peine. J’écrivais quasiment directement sur mon PC, sans plan. J’ai été très agréablement surpris du résultat. Surtout qu’Hiver Minimus était en réalité le premier nom de Martin Contremage ! Puis j’ai changé d’avis et j’ai fait d’Hiver le héros de BD préféré de Martin Contremage avant de lui donner une vie littéraire propre. Le roman que j’écris en ce moment me prendra quatre mois environ. J’aime l’idée centrale, et je crois qu’elle est assez surprenante. Je n’en dis pas plus pour l’instant.

  • Avez-vous tenté l’édition classique ? Pourquoi le choix de l’auto-édition ?

J’ai soumis Martin Contremage et Hiver Minimus à une trentaine de maisons d’éditions ou plus, avec cette idée qu’ont tous les auteurs, c’est à dire que leur roman vaut bien ceux qui sont publiés par telle ou telle maison d’édition. Je n’ai reçu que des réponses types négatives, ou pas de réponse du tout. Je ne me faisais aucune illusion d’ailleurs. Je n’ai donc pas été franchement déçu. La première fois que j’ai soumis Martin Contremage c’était en 2007. Puis je l’ai remis dans un tiroir virtuel où il est resté en compagnie d’Hiver Minimus pendant environ six ans. C’est en 2013 que j’ai décidé de leur donner une chance sur Amazon, en ebooks. L’auto-édition a ses avantages et ses inconvénients, mais quand l’édition classique ne veut pas de vos livres, l’auto-édition ne peut avoir que des avantages. Et puis quelques auteurs français et quelques centaines d’auteurs américains arrivent à vivre de leurs ebooks. Alors je me suis dit « pourquoi pas essayer ? »

  • Quels sont vos coups de cœurs littéraires ?

J’ai toujours eu un faible pour St Exupery et Marcel Aymé. Christian Bobin m’impressionne. Ses romans sont courts, mais intenses. Je suis aussi un fan de Ian Rankin, Colin Dexter ou Alexander McCall Smith. J’avais beaucoup aimé Marc Haddon, Yann Martel ou Marina Lewycka.

  • Avez-vous des contacts avec vos lecteurs ?

Malheureusement je n’ai pas assez de lecteurs pour avoir des contacts avec eux 🙂

J’espère que ça viendra un jour. Je ne suis pas très à l’aise en société cependant.

  • Quels sont vos projets ?

Le premier projet est bien sûr de retrouver un emploi qui me plaise suffisamment pour que j’imagine pouvoir le faire sans trop d’ennui. Je ne suis pas très optimiste pour l’instant. Et surtout j’ai la quasi certitude maintenant que ce ne sera pas dans le domaine de la recherche. Hors c’est tout de même vingt ans de ma vie que je jette au panier. Ce n’est pas facile à accepter. L’autre projet est de terminer le roman sur lequel je travaille actuellement. Je pense que deux mois de plus y suffiront. Je crois à ce roman parce qu’il parle d’un sujet de société actuel sous un nouvel angle. C’est un livre où l’humour aura aussi sa place, mais ce sera plutôt de l’humour noir.

  • Avez-vous un site web ou un blog

J’ai un blog www.hiverminimus.over-blog.com J’y poste des extraits de mes romans, quelques petits articles parfois ou des critiques des ebooks que j’ai lus.

  • Un rêve ?

Je ne rêve pas beaucoup. Ou plutôt, dans mon esprit, un rêve est, par définition, quelque chose d’inaccessible à jamais. Si ça me semble un but atteignable alors c’est juste un projet qu’on peut entreprendre ou pas, c’est selon. Mais un rêve doit rester hors d’atteinte. Un vœu, me semble plus proche de la réalité. Donc je fais le vœu de pouvoir un jour prochain vivre de ma plume ou de mon clavier. Je souhaiterais pouvoir me dire que demain je n’aurai pas à me lever pour voir un ciel gris, mais que j’inventerai un nouveau personnage que d’autres que moi auront envie de connaître.

Un grand merci à Robert pour s’être livré ainsi.

L’univers fantastique commun à ses livres vous ravira, n’hésitez pas à aller faire un tour sur Amazon pour les découvrir :

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