Bonjour à tous,
Aujourd’hui j’ai le plaisir de recevoir Catherine Lang, auteur talentueuse et prolifique.
Bonjour Catherine, pouvez-vous vous raconter en quelques mots ?
- Je vous remercie, Laurence, de m’avoir proposée cet entretien.
Je partage ma vie depuis quelques années entre Paris et la Vendée. J’écris depuis 5 ans.
Avez-vous un métier en dehors de l’écriture et si oui, est-ce difficile de concilier les deux ? En général, combien d’heures consacrez-vous à l’écriture ?
- Je n’ai plus d’activité professionnelle depuis 2 ans. Quand j’ai commencé à écrire, je bloquais des week-ends entiers où je ne faisais que ça, à peu près une fois par mois.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ?
- Je ne me souviens pas avoir eu envie d’écrire, c’est venu un peu par hasard. Un concours de circonstances. Une participation à des ateliers d’écriture avec des écrivains, en Vendée. Ce qui est intéressant, dans ce type d’ateliers, c’est la rencontre avec l’écrivain, de ce qu’il fait, de la manière dont il le fait. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, on écrit très peu dans ces ateliers (du moins ceux que je fréquente), on y parle surtout littérature et écriture. Ça m’a plus, j’ai donc continué. Je crois que j’avais besoin aussi de découvrir un univers inconnu pour moi jusque-là.
Un petit rituel d’écriture ?
- Je n’ai pas de rituel, pas d’organisation, pas de temporalité non plus. J’écris d’abord dans ma tête, c’est à dire que l’histoire germe dans mon esprit, je la travaille, j’invente les personnages, les lieux, les événements. Quelquefois, c’est le thème qui vient d’abord, quelquefois les personnages, la forme du récit (très important aussi). C’est très variable. Et puis un jour, je me décide à écrire et, à partir de là, tout s’enchaine (plus ou moins bien). Il est rare que l’histoire que j’écris soit entièrement construite, comme par exemple pour Les ballerines bleues : j’avais les lieux, les personnages, les évènements mais arrivée aux deux tiers du livre, je ne savais toujours pas qui serait le meurtrier. Je fais alors une pause, je réfléchis, j’échafaude plusieurs hypothèses (dans ma tête, toujours) et je me remets à écrire…
Vous écrivez dans différents genres : littérature, poésie, érotique, polar ; est-ce difficile de passer de l’un à l’autre ? Comment choisissez-vous les sujets ? En combien de temps les rédigez-vous ?
- Non seulement ça n’est pas difficile, mais c’est surtout très intéressant, ça permet d’explorer des univers très différents. Je pourrais dire que pour moi le genre est peu important (sauf pour toucher certains lecteurs plus que d’autres, pour vendre…), et qu’un livre peut aussi faire appel à plusieurs « catégorisations ». Ce qui compte, c’est ce que l’on dit, ce que le lecteur lit ; le genre pourrait être plus considéré dans ce cas-là comme un prétexte à dire qui, de plus, n’est pas incompatible avec un objectif de divertissement. Parce que quand on écrit, on raconte toujours quelque chose de l’humain, de ce que nous sommes, nous, les êtres humains, du monde qui nous entoure et c’est ce qui m’intéresse.
J’essaie d’écrire à peu près un livre par an, mais là, j’en suis plutôt à un tous les quatorze ou quinze mois, J’ai écrit Kevin Martin, un homme sans histoire, en sept mois, avec des coupures dans la partie technique de l’écriture, mais cette histoire m’a habitée pendant un an. Pour Les ballerines bleues, j’y ai pensé pendant deux ans avant de commencer à l’écrire : je voulais écrire un polar sous la forme épistolaire, donc je suis partie du genre et de la forme que j’avais définis pour construire l’histoire. Il m’a fallu ensuite six mois pour finaliser l’intrigue et l’écrire.
Avez-vous tenté le chemin de l’édition traditionnelle? Pourquoi le choix de l’auto-édition ?
- Au début, je ne me suis pas posée la question. Quand le premier livre a été terminé, en 2010, je me suis dit : qu’est-ce que j’en fais ? A cette époque, pas si lointaine, je ne connaissais rien à l’édition numérique. J’ai donc cherché un imprimeur à qui j’ai confié l’impression de mon livre, et j’ai commencé à fréquenter les salons. C’est quelques mois après que j’ai découvert l’ebook (sur les réseaux sociaux et dans des groupes d’auteurs autoédités) et que j’ai fait mes premiers pas.
Pour ce qui concerne l’édition traditionnelle, j’ai une expérience avec un éditeur traditionnel que j’avais croisé dans un salon. J’ai rompu le contrat au bout d’un an.
Ma nouvelle érotique B.A.L. en soir a un éditeur traditionnel. J’ai signé un contrat de quatre ans. Ma première expérience m’ayant échaudée, je ne prends aucun risque dont celui d’être éditée par une maison qui n’a pas d’expérience.
Bien sûr, si Gallimard me demande de signer chez eux, ce sera les yeux fermés (ou presque). Quoique… De plus, les droits d’auteur ne sont pas comparables, surtout qu’après quelques années, le travail paie : plus de reconnaissance, plus de visibilité.
Peut-être que si j’avais dix ans de moins, j’enverrais mes manuscrits à des maisons d’édition. D’un autre côté, l’autoédition offre une telle liberté qu’il me serait difficile d’y renoncer…
Avez-vous des auteurs fétiches ? Des références littéraires particulières ?
- Je n’ai pas d’auteurs fétiches. Si je devais citer des auteurs, je dirais Camus, Vautrin, Lemaître, Philip Kerr, Weslake, Arnaldur, Jim Thompson, Daeninckx, Simenon, Djian (quelquefois), Duras (parfois). Et tous ceux que j’oublie. Je lis aussi beaucoup d’auteurs contemporains… ceux que je croise dans les ateliers d’écriture.
Êtes-vous en contact avec vos lecteurs ?
- Oui, avec certains ; ce que j’aime lire dans les commentaires, c’est reconnaître l’auteur que je suis à travers ce qu’ils disent du livre. C’est pour cette raison aussi que j’aime bien les salons où le contact est direct.
Quels sont vos projets en cours ?
- Le prochain livre, je laisse passer l’été avant de me mettre au travail d’écriture proprement dit, pour l’instant, il occupe mes neurones.
La publication d’un recueil de poésie issu du concours de poésie de Plume de poète :
https://www.facebook.com/groups/concourspoesie/?fref=ts
Cette publication est chapeautée par l’association que j’ai créée en janvier 2015.
Et puis toujours des chroniques de livres d’auteurs autoédités avec Nicolas Tison, de l’Ebookivore :
https://www.facebook.com/pages/Lebookivore/720075998037616?fref=ts
Avez-vous un site internet ou un blog ?
Si je vous accordais un rêve ?
- Qu’il continue (le rêve) ! Celui d’écrire et de toucher les lecteurs.
Un grand merci à Catherine pour ses réponses. N’hésitez pas à vous rendre sur son blog pour découvrir d’autres anecdotes et à dévorer l’un de ses nombreux romans.
Lien vers les livres de Catherine Lang