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La voyageuse de nuit de Françoise Chandernagor

la voyageuse de nuit

Dans une famille, avons-nous tous la même mère ? La voyons-nous tous avec le même regard ?

Ce sont les questions fondamentales que pose ce livre.

L’histoire de quatre sœurs qui, lorsque Olga leur mère âgée se réfugie dans le mutisme à cause d’une grave maladie, se retrouvent confrontées à une terrible vérité selon laquelle personne n’a jamais eu la même mère…

Chaque fille replonge dans son enfance et revoit les circonstances qui ont fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui. Leurs yeux s’ouvrent enfin sur les non-dits, les malentendus, la complexité de la vie pour une femme élevant quasiment seule ses enfants. L’attachement sans bornes d’un grand-père russe, Micha, sans qui la vie aurait eu un goût encore plus fort d’amertume…

La voyageuse de nuit ne m’a pas déçue, comme toujours avec Françoise Chandernagor. Le récit alterne entre première et troisième personne, permettant de révéler la complexité des sentiments qui animent les différentes jeunes femmes.

Poésie, humour grinçant, émotion, sont les ingrédients pour une recette littéraire réussie, un livre où même la fin vous interpelle…

La chambre de Françoise Chandernagor

la chambre françoise chandernagor« Le tour de l’île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d’est en ouest, depuis la porte d’entrée jusqu’à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir – la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j’en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l’a composé ? Qui, surtout, a donné l’ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l’ignore… Et l’enfant ? Lorsqu’on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n’a-t-il pas crié ? Pourquoi s’est-il laissé couler ?

À l’origine du crime, qu’y avait-il ?

Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu’on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu’y avait-il au commencement ? » 

Sans être jamais nommé, on devine que ce petit garçon de huit ans, qui se retrouve enfermé pour des motifs politiques, est le dauphin de France, Louis XVII.

Un enfant que l’on va soigneusement oublier  sous la Terreur révolutionnaire, et qui va, peu à peu, s’oublier lui-même…

La plume acérée de Françoise Chandernagor ne nous laisse aucun répit, avec des passages émouvants, des moments intenses et douloureux. Le tout accompagné de superbes descriptions.

On plonge, aux côtés de ce pauvre enfant, dans une terrible et lente descente aux enfers.

Une lecture propre à la réflexion, un genre de roman qui s’incruste au plus profond de votre âme.

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