mathilde jerome caylaComme tous les ans avant la période estivale, Marie vient ouvrir la grande maison familiale située en face de la mer. Cette fois-ci, un sentiment étrange l’envahit, la suivant comme une ombre. Elle ne se sent pas seule… Pour Marie, le temps s’arrête comme lors d’un rêve. Mais oui, elle a sûrement rêvé, s’imaginant des choses impensables dans sa réalité toute cartésienne. Est-elle sotte ! Mais quand bien même, elle aurait juré, pourtant, qu’auprès d’elle s’est manifestée une étrange perception. Pour garder en l’état une chose aussi fragile qu’un héritage familial, on en rajoute, sans jamais retirer le souvenir d’autrui. Parfois, cela donne l’opportunité à quelques fantômes de ressurgir du néant où chacun les pensait ensevelis, tombés dans la désuétude des jours… Moi, je regarde vivre cette famille depuis des années. Enfin, quand je dis que je regarde, cela veut dire que j’accueille; parce qu’avec les années qui se succèdent, cette maison est devenue une entité à part entière, évoluant un peu en moi-même ou est-ce moi qui me suis fondue en elle…

Jérôme Cayla nous offre un roman d’un genre totalement différent du précédent, pour notre plus grand plaisir.

Passant par un lieu ayant côtoyé plusieurs générations, une demeure familiale, qui garde la trace de ses occupants précédents sans jamais avoir dévoilé aucun de leurs secrets, l’auteur nous entraîne à travers une autre époque, un autre siècle, le dix-neuvième, à la suite de personnages attachants, notamment une petite fille, Mathilde, à qui il va arriver des aventures pour le moins dangereuses, mais passionnantes… chut, je n’en dirai pas plus.

Ce style de roman est, je l’avoue, ma tasse de thé. C’est une lecture qui vous emporte sur un rythme trépidant, dans un voyage initiatique haut en couleur. J’ai beaucoup aimé les descriptions détaillées juste ce qu’il faut pour s’imaginer voguant sur l’océan, à bord de différents navires de cette époque. Et il me tardait de retrouver les personnages pour suivre leurs pas à la découverte de deux univers qui se côtoient, tout en nous révélant les affres et les déboires d’une société parfois cruelle.

Un petit plus, les petites citations au début de chaque chapitre.

Le livre est à hauteur de l’auteur, humain et attachant, d’une très grande générosité.

Un beau roman servi par une belle plume, que l’on n’oubliera pas, à savourer ou à dévorer selon son envie du moment….

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