« Mes nuits comme mes jours sont peuplées de ces tristes cauchemars qui me réveillent de vous. Mes jours rampent sur mes nuits, ces hideuses sans avenir que je ne nomme même plus, dont je ne parle pas, qui m’ignorent, que j’ignore. Ma lâcheté toise mon effroi et ricane. Rires sinistres, souffle d’un effroi qui me glace… que d’avoir pu blesser au plus profond de vous le sens de ce verbe magnifique, que je me suis interdit. L’homme reste à la porte de ce verbe dont on m’avait parlé. Je le connaissais si peu, je ne le connaissais pas… Je ne peux m’en excuser…. je n’en ai pas la force. Qu’importe la malchance du temps, que m’importe le mien, ce temps ridicule qui ne rime plus vraiment à grand chose, hors attendre la fin. Mais vous, puisqu’il s’agit de vous, ne doutez pas. Ne doutez jamais de ce verbe si terrible d’absolu, si violent de tendresse, ne doutez jamais de ce verbe magnifique, ne doutez jamais de ces quelques lettres qui font et défont l’univers, Ne doutez jamais de cette pauvre folie humaine d’un autrui, qui se dresse arrogante et invincible pour défier l’éternité. Parce qu’aimer, malgré vous peut-être, malgré vous sûrement, songez à chaque instant, dans chacune de vos secondes, heureuses ou malheureuses, que vous l’êtes, que vous l’avez été, que vous le serez. »
Tonvoisin de La Garlée
Lorsqu’une vague vous emporte bien au-delà de l’horizon, on doute que la suivante soit aussi puissante. Et pourtant !
Ce roman, c’est une tempête de mots, qui vous éclate en plein visage.
Dès les premières pages, accrochez-vous, car vous allez naviguer sur un océan de sentiments à l’état brut.
L’auteur puise l’encre de son âme, pour nous la livrer, goutte à goutte.
Point de fioritures, juste des mots qui tranchent, qui s’agrippent à vous, pour vous tirer hors de l’eau, l’espace d’un instant, histoire de reprendre son souffle. Puis, au chapitre suivant, vous plongerez à nouveau, attiré par la profondeur de cet ouvrage, qui, au-delà de cet homme au bord du gouffre, de ces deux femmes qui ne le comprennent pas ou plus, vous révèle, avec des phrases plus coupantes qu’une lame de rasoir, ce monde terrifiant dans lequel nous survivons.
Tonvoisin de La Garlée nous offre là, un roman sans précédent.
Un roman qui semble de ce siècle, mais l’est-il vraiment…
un commentaire incitatif, félicitations au critique – et à l’auteur !